Qui suis-je ?

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🌿 Un homme en mue. Un homme en chemin.
Chaman libre… en train de naître.

Il m’a fallu me perdre dans une voie imposée pour retrouver la mienne.
Voici l’histoire d’un homme qui a tout quitté, tout exploré, tout déconstruit… pour revenir à l’essentiel.

Je m’appelle Franck Ahori — Ahori, comme le nom de mon ancêtre, celui qui veille à ma lignée et m’accompagne sur ce chemin.

Je suis né en Ardèche en 1985.

Un enfant à fleur de peau, curieux, sensible à l’invisible… mais élevé dans une culture rationnelle, performante, silencieuse.

🎓 L’appel nié

Je fais tout ce qu’on attend de moi.
Deux années de prépa, puis une grande école de commerce à Chambéry.
Je termine major de promo en 2010, spécialisé en management de projets événementiels, avec une dernière année à Budapest.

Je m’offre une carrière brillante dans l’hôtellerie haut de gamme : directeur adjoint, cadre commercial, organisateur d’événements.
Un costume sur mesure, impeccable… sauf que je m’y perds.

70 heures par semaine.
Toujours plus de pression, de performance.

Trois burn-out plus tard, mon corps me dit stop.
Ma vie “réussie” s’effondre.

Et puis, un jour, une rencontre : un chaman mongol.
Il me dit simplement :

“Si ta vie est un enfer, c’est parce que tu es chamane.
Tu n’as pas choisi cette voie. Elle t’a choisi.”

🔥 Le grand basculement — Automne 2016

Je plaque tout. Je pars en Mongolie.
Je m’ouvre. Je m’initie.

Un esprit ancêtre me prend sous son aile.
Je découvre une école rude, exigeante, parfois violente.

Je vis l’extrême : transes, incorporations, exorcismes, rituels.
Je voyage hors de moi, je me transforme, j’apprends.
Je deviens Chaman dans la tradition mongole.

Et je mets ça au service des autres.
Des centaines d’accompagnements.
Des douleurs qui s’envolent, des gens qui renaissent, des vies qui reprennent souffle.

Mais en parallèle, ma propre vie se fragilise.
Je souffre d’une maladie neurologique rare.
Je vis dans la douleur, dans la tension, dans l’obéissance à l’esprit.
Je me perds dans une autorité spirituelle qui m’enferme.

Et je me demande :

“Suis-je encore libre ? Ou esclave de mon propre don ?”

🏚️ 2024 — L’effondrement intérieur

Je suis épuisé.
Physiquement. Émotionnellement. Spirituellement.

Épuisé du monde chamanique.
Épuisé par l’exigence des esprits.
Par la pression invisible mais constante.
Par cette “maladie du chamane” que je vis dans ma chair, comme une malédiction.

En septembre 2024, je rends le titre.

Je quitte l’esprit ancêtre.
Je quitte le chamanisme mongol.

Et là… plus rien.
Tout ce qui m’avait porté pendant dix ans se retire.
Je ne suis plus soutenu. Je ne suis plus guidé.

Je suis seul.

Le lieu que j’avais investi se vide.
Les soins s’arrêtent. Les retraites s’annulent.
Ma parole s’efface. Mon élan s’éteint.

Je ne sais plus qui je suis.
Je ne sais plus ce que je fais ici.

Ce n’est pas un burn-out cette fois.
C’est plus profond.
C’est un effondrement intérieur, subtil, silencieux, dévastateur.

Je regarde tout s’écrouler comme un Titanic.
Et moi, je suis sur une barque.
Je ne rame plus. J’observe le naufrage.

Plus de rôle. Plus de certitude.
Je ne propose plus rien.
Je n’ai même plus envie d’aider.

Je coupe les réseaux.
Je cesse les consultations.
Je disparais, doucement.

Et une question revient, obsédante :

“Si je ne suis plus Chaman… alors je suis quoi ?”
Un thérapeute lambda ?
Un imposteur ?
Un homme perdu ?

🕳️ Le reniement silencieux

L’effondrement ne commence pas d’un coup.
Il s’installe doucement.
Par petites fissures. Silencieuses. Insidieuses.

Des mois, des saisons sans un seul visiteur.
Un lieu magnifique… désert.

Alors je cherche une échappatoire.
Je tente de réinventer le lieu.
De le rendre “rentable”.

J’accueille des familles, des vacanciers, des enfants.
Je transforme l’espace sacré en un lieu “insolite”.

Des gens dorment dans une yourte,
sans lien avec la dimension spirituelle du lieu.

Et au fond de moi, je le sais :

Je suis en train de commettre une faute.

Je vais contre mes valeurs.
Contre l’âme du lieu.
Contre tout ce que j’ai reçu.

Je le dis depuis toujours :

“Ce lieu n’est pas un camping.
C’est un sanctuaire. Un espace de retraite, de reliance.”

Mais je le profane.
Je me profane.

Et le lieu résiste.
Il refuse ce destin.

France 3 me propose un reportage. Le département me soutient.
Mais rien n’aboutit.
Très peu de réservations.
Souvent, les gens annulent.

Alors je comprends :

“Ce n’est pas un problème de communication.
C’est un problème de cohérence.”

Je me suis bafoué.
J’ai abandonné mes responsabilités.
Et j’ai trahi le lieu en tentant de le travestir.

Ce n’est pas de la déchéance.
C’est pire : un reniement de l’âme.

Mais sans le savoir encore… ce n’est pas la fin.

🐍 La mue du serpent — Printemps 2025

Un jour, je me pose.
J’arrête de lutter.

Je lance une cagnotte participative.
Je suis à nu. En détresse. Honnête.

Et là…
Des soutiens.
Des messages.
Des témoignages bouleversants.

Des gens me disent ce que j’ai apporté dans leur vie.

Je réalise :

Il se passe quelque chose.
Quelque chose de plus grand que moi.

Et c’est là que je comprends.

Pourquoi toutes les portes étaient fermées.
Pourquoi rien ne marchait.

Parce que je me suis trahi.
Parce que j’ai profané.
Parce que je me suis nié.

Alors tout change.

Je comprends que je suis Chaman.
Mais pas un chamane figé dans une tradition.
Un Chaman libre. Humain. Traversé. Aligné.

Je ne peux plus me mentir.
Je ne peux plus trahir ce que je suis.

✨ Aujourd’hui

Aujourd’hui, je reprends ma responsabilité.
Sur moi. Sur ma mission. Sur mon karma.

Aujourd’hui, je peux le dire :

J’ai compris ma destinée.

Je suis Chaman.
Pas celui que j’imaginais.
Pas celui qu’on m’a imposé.
Mais celui que je suis devenu.
Par les épreuves. Par les mues. Par l’humain.

Et oui, je suis fier.
Fier de ces dix années d’enseignement.
Même si ce fut rude. Même si j’ai voulu tout arrêter.

Des nuits entières à pleurer.
À douter.
Des moments où j’ai appelé des agents immobiliers.
Où j’ai envisagé de tout vendre.

Mais à chaque fois, une voix en moi disait :
“Non. Tu ne peux pas lâcher.”

Et aujourd’hui, je suis honoré d’avoir été choisi.
Fier de ce que j’ai pu permettre.

Parce qu’au-delà de la douleur, il y a eu tant de beauté.
Des libérations puissantes. Des familles réconciliées.
Des naissances inattendues. Des lignées pacifiées.
Des êtres qui renaissent. Qui se redressent. Qui redeviennent souverains.

Et c’est ça, le plus beau cadeau.
C’est ça qui me donne la force d’avancer.

Les témoignages. Les regards changés. Les vies transformées.
Tous ceux qui ont frôlé ce jardin de la petite Mongolie en Bourgogne,
et qui y ont vécu des immersions puissantes et inoubliables.

Oui, être Chaman peut être magnifique.

Mais en France, aujourd’hui, c’est aussi une épreuve.

Parce que ce mot a été galvaudé.
Vidé de sa substance.
Récupéré à tout bout de champ.

On l’associe trop souvent à des paillettes, des licornes, des promesses faciles.

Mais je vous le dis : ma vie, je l’ai vécue dans la chair.

Je suis Chaman, oui.
Mais on n’est pas dans un conte de fées.

C’est concret. C’est incarné. C’est rude, parfois.
Ce n’est pas un rôle. Ce n’est pas un déguisement.
C’est une voie exigeante, radicale, qui vous travaille jusqu’à l’os.

Et c’est justement parce que j’ai traversé tout cela que je peux vous accompagner.
Pas pour vous fuir hors du monde…
Mais pour vous aider à vivre et accepter pleinement votre incarnation.

Avec vos failles. Vos grandeurs. Vos tempêtes.
Avec votre vérité nue.

Et je rends aussi au lieu sa dignité.
Sa vocation. Son âme.

Ce lieu n’est pas un camping insolite.
Ce lieu n’est plus à vendre aux nuits Airbnb.

Ce lieu est un lieu de séjour, de ressourcement, de retraite,
immergé dans la tradition mongole.

Un lieu sacré, qui a souffert de mes compromis…
et qui renaît avec moi.

Je transmets tout ce que ce pays m’a offert.
Tout ce que j’ai appris, souvent à la dure.
Tout ce que j’ai compris, parfois en tombant bas.

Alors, oui : je fais ce que je peux.
Avec mes failles. Mes hésitations. Mes retours en arrière.
Avec cette authenticité que j’assume désormais pleinement.

Et à ceux qui me jugeraient, à ceux qui disent « il change d’avis tout le temps » :

Je vous invite à vivre ma vie pendant 48 heures.
Et puis on en reparle.

Mais à ceux qui sentent.
Qui vibrent.
Qui savent…

Bienvenue.
C’est maintenant que tout commence.